MISSION CONJOINTE DES MEMBRES DE LA « COALITION SANTE SEXUELLE ET REPRODUCTIVE » DU FORUM GENERATION EGALITE DANS LES REGIONS VATOVAVY FITO VINANY ET ATSIMO ATSINANANA

Le Conseil National des Femmes de Madagascar, en partenariat avec Marie Stopes International et Médecins du Monde, a effectué une descente sur le terrain dans les Régions Vatovavy Fito Vinany et Atsimo Atsinanana, le 08 au 13 août 2021. Cette mission avait un double objectif :

  • Disséminer les résultats du Forum Génération Egalité pour la Coalition Santé Sexuelle et Reproductive qui s’est tenu à Antananarivo le 17 et 18 juin 2021,
  • Recueillir la voix des femmes des régions sur un sujet de préoccupation commune qu’est l’interruption thérapeutique de la grossesse, sous forme d’atelier de concertation « Tafatafan’ny samy Vehivavy ».
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Article paru le 23 Juillet 2020 dans le journal La Vérité

Intervention de Estelle Razanadrakoto au nom du CNFM lors du panel de discussion organisé par FNUAP à l’occasion du lancement du rapport sur l’état de la population mondiale 2020.

Fady zaza kambana  Fady zaza kambana

Lien si vous souhaitez visionner sur youtube: https://www.youtube.com/watch?v=vVBwAJid028&fbclid=IwAR1zCVImDmz29lqXFG9YxhveMoS8nBQaP9rnWKM7e7vA1K7sQpYHW40ucxk

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Le Conseil National des Femmes de Madagascar (CNFM) apporte son soutien aux femmes détenues d’Antanimora

Ce samedi 11 avril 2020, une délégation des membres du CNFM, dirigée par la Présidente Marie Estelle ANDRIAMASY est venue remettre des vivres aux femmes prisonnières d’Antanimora.
Cette action entre dans le cadre des activités prioritaires fixées par le nouveau comité exécutif élu en février dernier, à savoir l’assistance aux femmes les plus vulnérables de Madagascar. Elle constitue également un geste citoyen envers des « mpiray-tanindrazana » qui, même en prison, ne doivent pas perdre leur droit élémentaire de subsistance. Elle vise enfin à alerter les pouvoirs publics sur les conditions de vie difficiles de ces femmes, et particulièrement en ces temps de confinement dûs à l’épidémie du COVID-19. Lire la suite

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AYDAT crée un cadre pour la promotion des droits des femmes

Written by   Mar 11, 2020

et Jeunes Leaders (AIFJL).

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Parité : pas d’émergence sans égalité des chances. (Par Oumou Wane)


Parité : pas d’émergence sans égalité des chances. (Par Oumou Wane)

Ne nous le cachons pas, dans notre pays, l’un des principaux obstacles à l’émergence d’une société solidaire, harmonieuse et égalitaire est le machisme ambiant qui règne en maître et sa réticence au changement. Viols, violences faites aux femmes, féminicides, quand il ne s’agit pas de tueries d’enfants ou d’autres crimes de sang dont ils sont les victimes dans notre quotidien.

 

Cette situation est inacceptable, durant ces 12 derniers mois, plus de 20 cas de meurtres de femmes ont été perpétués au Sénégal. C’est pourquoi, au lendemain de la célébration de la journée internationale des droits des femmes, je veux rappeler l’importance de l’autonomisation des femmes et de l’égalité des genres pour le développement d’une nation digne de ce nom, où chaque fille et chaque femme peut vivre librement, sans harcèlement et sans violence, aller à l’école, participer à la vie sociale et recevoir un salaire égal à un homme pour un travail égal.  

Lorsque les femmes se voient garantir l’égalité des droits, c’est l’ensemble de la société qui s’épanouit, en termes de développement de l’éducation, de la santé, c’est pour cela qu’il faut voir les choses en grand avec plus d’audace et d’innovation, car l’éducation et la santé des filles et des femmes sont des priorités absolues.

 

Notre président Macky Sall a rappelé hier en Conseil des Ministres sa vision avant-gardiste sur le sujet et demandé à son Gouvernement de « conforter le rôle des femmes dans la gouvernance publique en intégrant systématiquement l’approche genre dans la conception, la mise en œuvre et le suivi-évaluation des politiques publiques ». Il a invité les ministres à veiller au renforcement permanent de l’autonomisation économique durable des femmes et à faire bénéficier davantage aux femmes rurales de l’encadrement et de l’accompagnement des structures et projets publics.

Il faut bien reconnaître une nette avancée des droits de la femme sénégalaise sous la gouvernance du Président Macky Sall avec notamment la Loi sur la criminalisation du viol et de la pédophilie qui garantit aux femmes et aux enfants une plus grande sécurité avec le durcissement des condamnations, lesquelles pourront aller jusqu’à l’emprisonnement à perpétuité à l’encontre d’éventuels coupables.

Mais il faut faire plus et plus vite contre cette idéologie de la suprématie du mâle et ce comportement macho dans notre société.

Il faut briser les tabous qui entourent les violences contre les femmes. Les mutilations génitales et les mariages forcés qui certes reculent sous la mobilisation des femmes, mais restent une réalité obstinée. Ces filles mariées de force avant l’âge de 18 ans voient leurs droits à l’enfance et leur éducation bafoués, sans parler de leurs rêves brisés. Les mariages forcés et précoces maintiennent les jeunes filles dans des conditions de pauvreté et d’infériorité. Ces violences que subissent bien trop de petites filles, violences physiques ou sexuelles, crimes d’honneur, mariages forcés, mutilations génitales, sont insupportables. Leurs conséquences sont la peur, la culpabilité, la perte de l’estime de soi, l’isolement, la dépression.

Il est donc indispensable de faire progresser les normes sociales liées au genre, de promouvoir l’égalité et le respect entre les hommes et les femmes même s’il faut pour cela réviser le code de la famille.

Dans ce contexte alarmant, le sujet de l’autonomisation de la femme, qui s’entend souvent à travers l’entrepreneuriat féminin est une lueur d’espoir pour beaucoup d’entre nous.

En Afrique subsaharienne, 22 % des femmes en âge de travailler se sont récemment lancées dans l’entrepreneuriat. L’entrepreneuriat peut en effet être une alternative puissante pour les femmes face à des options d’emploi inexistantes ou précaires.

À ce titre il faut saluer la création il y a deux ans de la Délégation générale à l’Entrepreneuriat Rapide des Femmes et des Jeunes qui vient de tirer un bilan de ses deux années d’activité. Il en ressort que 56% des financements alloués depuis 24 mois par la DER, concernent l’autonomisation économique et que 1 894 entreprises ont bénéficié de financements créant ainsi des milliers d’emplois directs et indirects dans leurs secteurs d’activités.

Ce ne sont peut-être que des gouttes d’eau, mais qui valent mieux que les larmes d’une femme, et en priant pour que les années qui arrivent fassent une grande différence pour les femmes et les filles du Sénégal et du monde entier, je me console en me disant que l’océan est une multitude de gouttes d’eau.

 

Oumou Wane

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A Madagascar, l’emprisonnement d’une lesbienne rappelle la dure situation des minorités sexuelles

Domoina, 33 ans, avait décidé de vivre son amour avec Fyh, 19 ans, qui voulait porter plainte pour viol contre son père. Elle a été arrêtée pour « détournement de mineure ».

Par  Publié le 13 mars 2020 à 18h00 – Mis à jour le 16 mars 2020 à 09h58

Temps deLecture 3 min.

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Sur la page Facebook de soutien à Domoina, des Malgaches postent des photos sur lesquelles ils font le « L » de « libération ».
Sur la page Facebook de soutien à Domoina, des Malgaches postent des photos sur lesquelles ils font le « L » de « libération ».

L’affaire fait du bruit à Madagascar. Mardi 10 mars, une femme de 33 ans, Domoina, a été mise sous mandat de dépôt à la prison d’Antanimora, à Antananarivo, pour « détournement de mineure » à l’encontre de sa petite amie de 19 ans, Fyh, une loi permettant d’emprisonner « quiconque aura commis un acte impudique ou contre-nature avec un individu de son sexe, mineur de moins de 21 ans ». Selon les intéressées, Domoina, surnommée « Ken » sur les réseaux sociaux, avait décidé de vivre son amour avec Fyh et d’emménager avec elle. Cette relation librement consentie n’a pas été du goût de la mère de cette dernière, qui a porté plainte.

« J’ai été violée par mon père et mon grand-père de 6 à 16 ans, confie Fyh, qui a subi deux avortements (punis par la loi). J’ai rencontré Domoina et je lui ai parlé de mes problèmes. Je pensais porter plainte contre mon père pour viol, mon grand-père étant décédé depuis. Ma mère a eu peur et s’en est prise à ma petite amie, qui voulait m’aider dans cette démarche. Je trouve aberrant qu’on condamne aussi vite l’homosexualité alors qu’il est si difficile de porter plainte pour viol. » Preuve, selon la jeune femme, d’une justice à deux vitesses.

Lire aussi « Coming out en France et en Afrique », la minisérie qui veut aider les jeunes gays

« C’est scandaleux que la mère n’ait pas défendu sa fille contre cet inceste, réagit Noro Ravaozanany, sociologue et ancienne présidente du Conseil national des femmes de Madagascar. En voulant porter plainte pour viol, Fyh a rompu le secret familial, le tabou ultime à Madagascar, qui est au cœur des violences faites aux femmes. C’est une vengeance de la part de la mère et une façon de couvrir l’accusation d’inceste et de viol. »

Hashtag #Colombe

Domoina attend son jugement, prévu le 10 avril. L’annonce de son emprisonnement a donné lieu à de nombreux messages de soutien sur les réseaux sociaux, où des Malgaches se photographient faisant le « L » de « libération » avec leurs doigts, hashtag #FreeKen ou #Colombe (traduction de « Domoina »). La mobilisation a pris de l’ampleur, au point qu’un comité de soutien s’est formé mercredi. Ses membres ont apporté à la jeune femme de la nourriture et des vêtements en prison.

« Notre priorité est d’assurer la sécurité de Fyh, souligne Marie Christina Kolo, militante écologiste et soutien de longue date de la communauté LGBT. Nous avons par exemple été contactés par des religieux qui veulent la “guérir”. Et certains nous accusent de faire la promotion de l’homosexualité. » Les politiciens que le comité de soutien a contactés ont quant à eux préféré faire profil bas et ne pas s’engager publiquement sur cette cause, trop clivante à leurs yeux. Sur Internet, des défenseurs de Domoina et Fyh ont subi insultes, menaces de mort et harcèlement.

Car si la loi malgache ne pénalise pas l’homosexualité en tant que telle, c’est bien la société qui la condamne fermement. « L’homosexualité est vue comme une infection, une abomination qui tue la société car elle n’a pas de fonction reproductive, explique Galian*, l’un des leaders de la communauté LGBT. J’ai moi-même dû fuir mon domicile à 23 ans car mes parents voulaient m’envoyer en thérapie de conversion. Ils menaçaient de mettre mon copain de l’époque en prison. J’ai coupé tout contact avec eux. »

Selon le jeune homme, la communauté est elle-même divisée, certains estimant que leur orientation sexuelle est une phase passagère et non définitive. « On se retrouve dans des endroits cachés, mais le plus souvent on évite de se regrouper », rapporte Galian.

Un clip polémique

En décembre, une loi contre les violences basées sur le genre a été adoptée, une première dans l’histoire de Madagascar. Votée de justesse à l’Assemblée nationale puis au Sénat, elle a bien failli ne jamais voir le jour : une poignée de députés s’étaient élevés contre le texte, l’accusant de promouvoir l’homosexualité. Le mot n’était pourtant mentionné nulle part, les parlementaires avaient simplement mal interprété le mot « genre ».

La première dame, Mialy Rajoelina, de concert avec d’autres personnalités comme le père Pedro (« l’abbé Pierre de Madagascar ») ou des membres des Barea, l’équipe nationale de football, étaient alors montés au créneau pour défendre la loi et faire de la pédagogie auprès de l’opinion publique. « La société malgache n’est pas prête à bouger sur les droits des homosexuels, reconnaît la sociologue Noro Ravaozanany. L’égalité hommes-femmes est déjà une gageure en 2020, même dans les milieux intellectuels. »

Fin décembre, c’est un clip du chanteur D-Lain qui avait fait polémique. Homosexuel, il se montrait dans une église avec Zatia Rocher, la première femme malgache transgenre revendiquée. La vidéo avait provoqué une vague d’homophobie sur les réseaux sociaux.

 

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/03/13/a-madagascar-l-emprisonnement-d-une-lesbienne-rappelle-la-dure-situation-des-minorites-sexuelles_6032998_3212.html

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Chronique : le rôle capital des femmes dans le combat climatique

Jeudi 5 Mars 2020 – 21:48

Au moment où la planète s’apprête à célébrer la Journée internationale de la femme, le 8 mars, tout le monde devrait reconnaître les avantages que les femmes apportent à l’action climatique afin que le changement climatique puisse être traité sérieusement.

Le changement climatique a des incidences différentes sur les gens selon les circonstances socio-économiques, les handicaps éventuels, l’âge ou le sexe. Lorsque les solutions aux changements climatiques tiennent compte de ces différentes réalités, elles sont plus efficaces et leurs effets se répercutent mieux sur la société. Il faut savoir que 51 % de l’humanité est composé de femmes et de filles. Pour atteindre l’objectif le plus ambitieux de 1,5 °C de l’Accord de Paris sur le changement climatique et limiter le réchauffement bien en dessous de 2 °C, il est essentiel que les besoins, les perspectives et les idées des femmes, tout comme ceux des hommes, soient inclus dans l’action climatique afin de créer des solutions équitables, efficaces et durables.

Les femmes autochtones, par exemple, subissent les effets des changements climatiques depuis des générations et ont été des précurseurs et des chefs de file en matière de conservation de l’environnement. Leurs connaissances et leurs compétences contribuent grandement à renforcer la résilience aux impacts climatiques et à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Leurs savoir-faire et connaissances traditionnelles en matière de gestion des ressources naturelles dans des domaines tels que l’innovation, les déchets et l’énergie sont des outils efficaces dans les stratégies d’action climatique. L’investissement en faveur des femmes et des filles a de multiples répercussions sur des communautés tout entières et des pays. Des études révèlent que les pays où la représentation des femmes au parlement est élevée sont plus susceptibles de ratifier les traités internationaux sur l’environnement.

Rappelons que les communautés réussissent mieux dans les stratégies de résilience et de renforcement des capacités lorsque les femmes sont aussi associées à la planification. Selon l’ONU, les femmes sont plus enclines à partager des informations sur le bien-être de la communauté, importantes pour la résilience, et plus disposées à s’adapter aux changements environnementaux dès lors que leur vie familiale en subit les conséquences. De surcroît, les femmes sont généralement les premières à réagir lors des interventions à l’échelle locale en cas de catastrophe naturelle, les chefs de file en matière de réduction des risques de catastrophe et contribuent au rétablissement post-catastrophe en répondant rapidement aux premiers besoins de leurs familles et en renforçant les structures communautaires.

Des investissements ciblés en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes donnent des résultats en matière de sauvegarde de l’environnement, de lutte contre la pauvreté, de politique sociale et de réalisation des Objectifs de développement durable. En abordant le changement climatique sous l’angle de la parité, les droits des femmes sont également pris en compte, en s’attaquant aux inégalités existantes entre les sexes plutôt qu’en les exacerbant.

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LES DROITS DES FEMMES PASSENT PAR UN CHANGEMENT DU SYSTÈME

Stop aux violences contre les femmes, bruxelles, 24 novembre 2019  © Shannon Rowies

Les droits des femmes et des filles ne sont pas encore pleinement réalisés. Les organisations des droits des femmes et les mouvements féministes mettent la pression pour passer des promesses aux actes. À l’occasion du 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, leur revendication centrale est le changement du système actuel pour construire une société où le respect et le bien-être de chaque être humain et de l’environnement en deviennent la pièce maitresse.

La Déclaration et le Programme d’action de Pékin fêtent leur 25e anniversaire en 2020. Ils ont posé le cadre politique et les objectifs de la communauté internationale pour instaurer l’égalité des femmes et des hommes et les droits humains des femmes et des filles, partout dans le monde [1]. La 64e Commission de la condition de la femme des Nations-Unies (CSW64) de mars 2020 a pour thème « Pékin+25 ».

Cette Commission est le plus important processus annuel d’examen des progrès et des défis en matière de réalisation des droits humains des femmes, d’égalité des sexes et d’autonomisation de toutes les femmes et les filles. Celle de cette année sera le moment pour ses États membres d’évaluer la mise en œuvre des engagements pris il y a 25 ans, d’examiner les défis anciens et nouveaux, et de faire le point sur sa contribution aux objectifs de développement durable sous l’angle du genre.

De plus, elle rassemble les gouvernements, les agences des Nations Unies et la société civile dans toute sa diversité pour discuter, débattre et collaborer sur les moyens d’accélérer les progrès et de s’engager dans des actions qui permettront d’atteindre ces objectifs communs.

LE PLUS GRAND RASSEMBLEMENT MONDIAL POUR LES DROITS DES FEMMES POSTPOSÉ EN RAISON DU CORONAVIRUS

Malheureusement, en raison de la classification par l’OMS de l’épidémie comme une urgence sanitaire internationale de niveau 4, le Secrétaire général des Nations Unies a recommandé aux États membres de modifier le format de la 64e Commission de la condition de la femme. Il a donc été décidé le 2 mars 2020 par les membres de cette Commission de limiter la 64e session à une réunion de procédure en date du 9 mars qui se focalisera sur l’adoption d’un projet de déclaration politique. La session sera ensuite suspendue jusqu’à nouvelle notification. Aucun débat général n’aura lieu et toutes les manifestations parallèles prévues par les États membres et le système des Nations unies en liaison avec la CSW64 seront annulées.

En amont de cette décision, près de 500 organisations féministes et de droits des femmes, avaient adressé une lettre aux responsables clés de l’ONU. Elles soutenaient le fait de donner la priorité à la santé mondiale et à la sécurité des personnes devant participer aux deux semaines du programme et avaient donc demandé que la Commission soit remise à une date ultérieure. Elles estimaient qu’une version réduite ne permettait pas leur pleine participation. Cela aurait par ailleurs laissé de côté de nombreuses activistes devant participer depuis l’Afrique, l’Amérique latine, l’Asie et le Pacifique.

LES INÉGALITÉS PERSISTENT MALGRÉ DES AVANCÉES

Le bilan pour l’égalité des sexes est alarmant à l’échelle globale malgré l’évolution positive de certains indicateurs relatifs à l’égalité femmes-hommes comme la diminution de la prévalence des mutilations génitales féminines et de la fréquence des mariages précoces, pour lesquels les chiffres restent néanmoins élevés. D’ailleurs, les violences restent un obstacle important à l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles. Les données de 106 pays révèlent que 18% des femmes et des filles âgées de 15 à 49 ans ont subi des violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire au cours des 12 mois précédant la publication le 8 mai 2019 du Rapport du Secrétaire général faisant le point sur les objectifs de développement durable. Dans les pays les moins avancés, ce taux monte à 24% [2].

Les efforts déployés pour réaliser l’objectif 5 de développement durable consacré à l’égalité des sexes sont compromis. De plus, les 17 objectifs de développement durable ne peuvent être atteints si l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles demeurent lettre morte. L’indice du genre dans les ODD développé par Equal Measure 2030 révèle que pour 2019, environ 40% des filles et des femmes dans le monde, soit 1,4 milliard d’entre elles, vivent dans des pays où les résultats sont insuffisants en termes d’égalité de genre et que 1,4 milliard d’autres vivent dans des pays qui ont « à peine la moyenne » [3].

LES FEMMES CONTINUENT D’ÊTRE SOUS-REPRÉSENTÉES À TOUS LES NIVEAUX DE LA VIE POLITIQUE

Un quart seulement des parlementaires sont des femmes à travers le monde. À peine un cinquième des postes ministériels sont occupés par des femmes. Dans certains pays, les femmes ne sont pas du tout représentées. En outre, au cours des 50 dernières années, dans 85 des 153 pays étudiés, il n’y a jamais eu de femme Chef d’État [4].

Toutefois, 108 pays ont vu une amélioration de l’indice de participation politique des femmes grâce à une augmentation significative de leur nombre dans les parlements. L’Éthiopie, l’Espagne, le Mali, l’Albanie et le Mexique ont en commun une augmentation substantielle de la présence des femmes dans les institutions politiques. Au niveau régional, l’Afrique sub-saharienne et l’Amérique latine ont fait le plus de progrès pour réduire l’écart au niveau de la participation politique. Malgré cette évolution qui accélère le rythme des progrès vers la parité, cela prendra encore 94,5 ans pour combler l’écart entre les sexes si aucune action supplémentaire n’est prise [5].

LA PARTICIPATION ÉCONOMIQUE DES FEMMES STAGNE

En parallèle à l’amélioration de la représentation des femmes parmi les responsables politiques, le nombre de femmes occupant des postes de haut niveau a aussi augmenté. Au niveau mondial, 36 % des cadres supérieurs du secteur privé et des fonctionnaires du secteur public sont des femmes [6]. Malgré ces progrès, l’écart à combler en ce qui concerne la participation et les opportunités économiques reste de taille.

En effet, contrairement aux progrès lents mais positifs en termes de postes de direction, la participation des femmes au marché du travail stagne et les disparités financières sont en moyenne légèrement plus importantes que par le passé. En moyenne, un peu plus de la moitié, soit 55 % des femmes adultes sont présentes sur le marché du travail, contre 78 % des hommes. Plus de 40 % de l’écart salarial (le rapport entre le salaire d’une femme et celui d’un homme dans une position similaire) et plus de 50 % de l’écart de revenu (le rapport entre le total des revenus salariaux et non salariaux des femmes et celui des hommes) doivent encore être comblés [7]. En outre, dans de nombreux pays, les femmes sont considérablement désavantagées dans l’accès au crédit, à la terre ou aux produits financiers.

L’écart entre les sexes en ce qui concerne la participation et les opportunités économiques varie considérablement d’une région à l’autre. En Amérique du Nord, 76% des écarts ont été comblés jusqu’à présent, et 73% en Europe de l’Est et en Asie centrale, tandis que l’Asie du Sud (37%), le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (4 %) sont les régions où les femmes sont les plus défavorisées sur le lieu de travail [8].

LE FARDEAU DES SOINS NON-RÉMUNÉRÉS PÈSE PRINCIPALEMENT SUR LES FEMMES ET LES FILLES

S’occuper des enfants, des malades et des personnes âgées, faire le ménage, aller chercher du bois de chauffage et de l’eau, ou encore préparer les repas… jusqu’à 75% des soins non-rémunérés sont effectués par des femmes et des filles. D’après des données provenant de près de 90 pays, les femmes consacrent en moyenne environ trois fois plus d’heures par jour que les hommes aux soins et aux travaux domestiques non rémunérés [9]. D’après un calcul d’Oxfam, la valeur monétaire du travail de soins non rémunérés des femmes représente au moins 10.800 milliards de dollars chaque année, soit trois fois la valeur du secteur des technologies à l’échelle mondiale [10].

Le temps consacré aux soins ne peut être consacré à d’autres activités sociales, économiques ou politiques et peut contraindre la vie des femmes et des filles à la sphère privée de leur foyer. Lorsque cette pauvreté en temps s’ajoute à la pauvreté monétaire, cela réduit davantage les possibilités des femmes d’augmenter leurs revenus, les restreint à l’emploi informel et précaire ou aux marchés locaux où le pouvoir de négociation est limité, avec pour conséquence l’installation d’un cycle d’insécurité qui peut durer jusqu’à un âge avancé en raison du manque de protections sociale [11]. Cela renforce encore les inégalités socioéconomiques liées au genre.

Or, le travail non-rémunéré des femmes compense en grande partie les lacunes des services publics comme l’absence de services de garde d’enfants (crèches, accueil d’enfants à domicile, etc.) ou de soins aux personnes âgées [12]. D’après l’Organisation internationale du Travail, à l’horizon 2030, 100 millions de seniors supplémentaires et 100 millions d’enfants âgés de 6 à 14 ans supplémentaires nécessiteront un service de garde ou d’accompagnement dans le monde [13]. Les seniors auront besoin de soins plus intensifs et plus longs avec l’âge, mais actuellement les systèmes de soins de santé ne sont pas prêts pour cela [14].

En outre, les changements climatiques alourdissent les tâches liées aux soins non-rémunérés. À l’horizon 2025, près de 2,4 milliards de personnes pourraient vivre dans des zones où les réserves d’eau seront insuffisantes. Les filles et les femmes devront donc parcourir à pied davantage de distance pour collecter de l’eau. Les changements climatiques ont également un impact sur la sécurité alimentaire et les maladies, accentuant la pression et le temps demandé aux filles et aux femmes afin d’assurer la charge de soins supplémentaire qui en découle [15].

LES MOUVEMENTS FÉMINISTES EXIGENT UN CHANGEMENT DU SYSTÈME

Les mouvements féministes à travers le monde demandent un changement du système. Le slogan des féministes islandaises « Ne changeons pas les femmes, changeons la société ! » a été adapté lors des processus régionaux d’évaluation de la mise en œuvre des engagements de Pékin en « Feminists want system change [16] ».

Au cœur de leur message se trouve la conviction profonde que l’égalité ne peut se réaliser dans un monde où l’argent est la mesure centrale. L’égalité nécessite de construire une société où le respect et le bien-être de chaque être humain et de l’environnement en deviennent la pièce maitresse.
Ainsi, les revendications de la « Marche mondiale des femmes » s’ancrent dans la nécessité de changement de cap vers une politique socio-économique féministe qui soutienne les biens collectifs, les services publics, la protection sociale et l’autonomie économique des femmes.

L’EXEMPLE DE 8M, MOUVEMENT TRANSNATIONAL DE GRÈVE FÉMINISTE

Cette même conviction traverse 8M, un mouvement transnational de grève féministe représenté en Belgique par le collecti.e.f 8 maars. L’appel international à la grève féministe pour la journée du 8 mars a été lancé pour une première fois en 2017 et 55 pays y avaient alors participé.

Il s’inscrivait dans la suite de différentes grèves féministes nationales qui avaient eu lieu l’année précédente. En effet, en 2016, le mouvement des Czarny prostest se mobilise en Pologne contre les restrictions du droit à l’avortement, déjà très limité dans ce pays, et amène plusieurs milliers de femmes à faire grève et à manifester dans les rues. La même année, les féministes argentines imposent une heure d’arrêt de travail suite au féminicide de Lucia Perez largement relayé dans la presse. En octobre, des milliers d’Islandaises quittent leur lieu de travail deux heures plus tôt pour protester contre l’écart salarial.
En 2018, des millions de femmes et de personnes répondent à l’appel international de la grève féministe. Plus de 5 millions à travers 120 villes rien qu’en Espagne, ce qui paralyse le pays. Cette grève s’articule alors autour de 4 axes : grèves du travail domestique, du travail salarié, de l’éducation et de la consommation.

En 2019, le mouvement 8M continue de se renforcer dans le monde et arrive en Belgique à l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes du 8 mars. La Suisse suit en juin.

L’édition 2020 s’annonce tout aussi prometteuse que les années précédentes. De nouveaux pays rejoignent le mouvement, comme la France avec l’appel « On arrête toutes ». Et le Sud n’est pas en reste avec des évènements annoncés en Afrique du Sud, aux Philippines, au Bangladesh ou au Mexique.

En Belgique, Une manifestation nationale aura lieu le 8 mars et un appel à la grève féministe est lancé en Belgique pour les 8 et 9 mars sous la bannière « On s’arrête toutes, on arrêt tout, on s’arrête partout ! ». Les revendications touchent à la précarité économique, aux inégalités salariales, au travail de soin non rémunéré, au manque de services publics pour prendre le relais, aux politiques migratoires, aux discriminations, aux stéréotypes sexistes, à la santé et aux droits sexuels et reproductifs, aux violences et aux féminicides. Ces revendications se concluent par « Exigeons du respect, du changement et de réécrire ensemble les règles du jeu ».

 

https://www.cncd.be/8-mars-2020-droits-femmes-changement-systeme

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